L'appel

26 oct. 14h00

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L’Appel

L’histoire d’Aude, devenue icône de l’armée irakienne

FRANCE 25′

Irak, juillet 2017, fin de la bataille de Mossoul. La première fois que nous avons rencontré Aude, elle fouillait les femmes à l’entrée d’un hôpital de fortune. Depuis plusieurs jours, des femmes kamikazes djihadistes se faisaient sauter parmi les civils. Elle montait la garde. Ici, une française, dans la chaleur de l’été irakien, seule, sans assistance.

Aude était déjà devenue aux yeux de l’armée irakienne une sorte d’icone. Les balles sifflent. Les balles fusent près de la zone de combat. Une masse compacte de civils, noyés dans la poussière et les larmes, fuit le chaos. Sauf Aude. Elle suit le courant inverse, fend la foule, court vers l’Autre. Aude, cette missionnaire chrétienne de 39 ans porte un brancard sous la mitraille et cherche les éventuels blessés. C’est tout elle, infirmière de combat, fonce vers les blessés sur le champ de bataille de Mossoul. Nous avons voulu comprendre ses motivations profondes, l’origine de sa force.

En novembre 16, au début de l’offensive contre l’Etat islamique, la jeune femme quitte la France avec l’ONG SOS Chrétiens d’Orient, munie d’une formation médicale en milieu hostile. Quatre mois plus tard, elle décide de rejoindre, seule, une brigade de l’armée irakienne. Aude reste en Irak de novembre 2016 à fin juin 2017 : la Française est donc présente tout au long de l’offensive de l’armée irakienne et de la coalition internationale contre la capitale de l’Etat islamique en Irak, Mossoul. Après huit mois intenses, la guerre arrive à son terme, et elle au bout de ses forces.

Ce matin là, Aude ne se lève pas. Exténuée, un soldat doit lui mettre une perfusion : la jeune femme dans son lit, elle se remémore ces huit mois où elle a perdu trois amis soldats. Elle craque. Se confie. Nous perçons enfin la carapace de ce personnage hors du commun, si dur, si implacable, si entier. Elle fend l’armure et notre lien s’en retrouve renforcer.

Aude ne verra pas la libération de Mossoul le 9 juillet 17 : épuisée, elle décide de rentrer en France pour se rétablir. Après le chaos de Mossoul, le calme. Aude s’est rendue dans une église évangélique baptiste à Angers, dont Bernard, le pasteur est un ami. Nous la suivons. Un dimanche, pendant l’office, la jeune femme raconte son expérience en Irak : la trentaine de fidèles est bouche bée. A la fin de l’intervention, certains la félicitent, la prennent dans leurs bras, très émus.

Puis Aude a décidé de repartir en Irak pour les dernières batailles contre les djihadistes. Nous l’accompagnons à l’aéroport, où juste avant d’embarquer, Aude nous confie, fébrile : « Tout mon corps, toute ma chair me conjurent de rester ici, mais mon esprit me demande d’aller là-bas, pour accomplir ma mission. »

Son histoire est celle d’une incroyable aventure, de l’engagement d’une femme au-delà du danger, au-delà de ses limites.

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