Historique

Historique

En 1967, les Eglises réformées de Suisse romande instituent un Prix pour récompenser le réalisateur de la meilleure émission protestante diffusée sur la Télévision suisse romande (TSR). Ce prix porte le nom de «Farel », le réformateur français qui a marqué de son influence le paysage confessionnel de la Suisse romande, et en particulier celui de Neuchâtel. Usant de tous les moyens de communication possibles de l’époque, place publique, auberge et même tribunal, Guillaume Farel se plaisait en effet à transgresser certaines lois pour obtenir le droit d’être jugé. Il profitait alors d’inclure dans sa défense l’annonce de la Réforme. Bien avant l’heure, il avait compris que l’essentiel en communication consistait à occuper le terrain même si c’est dans la polémique et au détriment de sa respectabilité personnelle.

À partir de 1970, c’est un pasteur qui est formé pour assurer la réalisation des émissions religieuses de la TSR. Dès lors, l’objectif initial n’a plus de sens. Le prix aurait été sans cesse décerné au même bénéficiaire.

Dès 1973, il est donc élargi de façon œcuménique aux émissions religieuses de langue française (TF1, RTBF et Radio Canada). En 1984, il s’ouvre aux pays latins et en 1990 aux émissions de TV locales (câblées ou herziennes).

Très rapidement, «Farel» est le lieu privilégié de rencontres et d’échanges entre professionnels de la télévision sur les thèmes religieux. Devenu biennal – décerné à Neuchâtel les années paires – il est complété par un séminaire décentralisé organisé les années impaires par les partenaires européens. C’est l’occasion d’une réflexion commune sur les grandes questions qui se posent aux producteurs et réalisateurs des émissions religieuses.

À partir de 1998, le Prix Farel intègre les émissions à vocation non religieuse qui traitent occasionnellement une thématique religieuse. Ces émissions sont rassemblées dans une catégorie appelée «Profane» dotée d’un prix identique à celui de la catégorie «Eglises» qui regroupe les émissions à vocation religieuse qui ont un lien structurel avec les Eglises.

Pour l’édition 2006 les émissions sont réparties en trois catégories selon leur durée (format court – moyen – long) et le concours sera appelé «Festival international du film à thématique religieuse». Cette même année, une assemblée constitutive permet de créer «l’Association Prix Farel» qui regroupe les principaux partenaires.

En 2016, le Prix crée une catégorie fiction.

En 2018, le Jury devient interreligieux et peut compter sur une liste de critères pour choisir les lauréats. Lors de cette session, le festival inaugure une collaboration avec les Universités de Lausanne et de Neuchâtel afin de permettre aux étudiants d’échanger avec des réalisateurs de films en compétition.

En 2019, le Prix change son intitulé en «Prix Farel – Festival international de film – spiritualité, éthique, religion».

Depuis notre dernière édition, en novembre 2021, une partie de notre équipe a pris d’autres fonctions et les sources de financement historiques se transforment. L’enjeu de l’édition 2024 est de repenser et structurer le Prix Farel pour le pérenniser. Mais aussi de poursuivre son évolution éditoriale, pour intégrer les questions et formats du moment, et renouveler son audience.

Notre Prix se renouvelle, rajeunit et diversifie son public, repense ses partenariats. Pour cela le comité a recruté Camille Andres, journaliste indépendante et employée à temps partiel chez Réformés. Une nouvelle équipe opérationnelle est en place, soutenue en partie par des partenariats historiques réduits et repensés (Médiaspro, Cath-Info). Le comité s’est étoffé, rejoint notamment par la jeune association neuchâteloise Senders et son co-fondateur Maël Burki. 

Le Prix ouvre aussi sa compétition aux explainers, courtes vidéos explicatives, issues du web, aujourd’hui produites par différents acteurs (chaînes TV, YouTubers, musées, acteurs ecclésiaux, particuliers, etc.), et largement consommées par le grand public.

Il n’existe à ce jour aucun espace pour évoquer leur fabrication, leur impact, et les nouveaux codes qui en émergent (langage, codes esthétique…). Le prix Farel souhaite :

  • Intégrer ces formats et leurs producteur.icess à la compétition, pour les interroger, permettre au public de découvrir leur diversité, les comparer.
  • Proposer deux débats publics autour de ce sujet, pour ouvrir le débat critique sur la fabrication de l’information (polarisation, désinformation, simplification, IA, enjeux démocratiques…)
  • Initier de nouveaux partenariats autour de ces formats, notamment avec des étudiants.
La désinformation est identifiée comme le risque principal sur les deux prochaines années par le WEF dans son Global risk report 2024. Eduquer aux médias, à la qualité de l’information, lutter contre la désinformation est une priorité fondamentale.